Le stoïcisme condamnait-il l’esclavage? 1/3

Cet article est une traduction en français par Jérôme Robin de l’article de Donald Robertson “Did Stoicism Condemn Slavery?“. L’article contient quelques notes sur des passages de la littérature stoïcienne qui semblent remettre en question, voire condamner le fait de posséder des esclaves. L’article original étant relativement long, nous avons décidé de le publier en trois parties, dont la première se trouve ci-dessous. La première partie contient l’introduction ainsi que l’étude des textes stoïciens de la période grecque. La deuxième partie concerne l’étude des stoïciens de l’époque romaine. La dernière partie concerne le cas de Marc Aurèle, avec une attention particulière concernant les mesures législatives de l’empereur romain.


Le stoïcisme condamnait-il l’esclavage? 1/3

par Donald Robertson

Massimo Pigliucci a récemment écrit un excellent article à propos du stoïcisme et de l’esclavage. Il répondait à un message qui disait « Je sais qu’Épictète était un esclave et qu’il a embrassé́ la philosophie stoïcienne, mais en tant qu’Afro-Américain je trouve difficile d’adopter cette philosophie qui est particulièrement silencieuse sur la question de l’esclavage. » Massimo note au passage « qu’aucun stoïcien ne remet en question l’esclavagisme. » Cet article s’intéresse à ce que les stoïciens ont dit sur le fait de posséder des esclaves. Certains extraits suggèrent que les stoïciens pourraient avoir en définitive remis en question l’esclavagisme et même affirmé que le fait de posséder des esclaves était mauvaise, mais ils ne sont pas bien connus et un petit travail d’interprétation et de reconstruction est nécessaire.

Dans son Histoire de la Philosophie Occidentale, Bertrand Russell cite un passage dans lequel Marc Aurèle met en avant la politique égalitariste stoïcienne idéale. Russell avance que, bien que les Stoïciens n’ont pas pu achever de façon réaliste ce but politique dans le monde antique, leurs enseignements éthiques ont finalement inspiré l’émancipation des femmes et des esclaves au travers de l’influence durable du Stoïcisme dans les valeurs chrétiennes.

C’était un idéal qui ne put être réalisé régulièrement dans l’Empire Romain, mais il influença la législation, particulièrement en améliorant le statut des femmes et des esclaves. La chrétienté s’empara de cette partie, avec la plupart du reste, de l’enseignement stoïcien. Quand enfin, au XVIIe siècle, l’opportunité se présenta de combattre efficacement le despotisme, les doctrines stoïciennes de loi naturelle et d’égalité naturelle, sous des dehors chrétiens, acquirent une force pratique que, dans l’antiquité, même un empereur ne put leur donner. (traduction par Jérôme Robin)

D’autre part, contrairement à Russell, certaines personnes s’interrogent sur le fait de savoir si les anciens stoïciens s’opposèrent vraiment à l’institution de l’esclavage.

Tout d’abord, il est important de noter que de nombreuses personnes ont le sentiment que les anciens stoïciens auraient dû voir l’esclavage négativement. Pourquoi ? Eh bien, la considération des autres comme nos égaux ou citoyens du cosmos, le cosmopolitisme, est un point très important de l’éthique stoïcienne. Les stoïciens croyaient aussi fermement dans le concept de loi naturelle et ils s’accordaient sur le fait qu’aucun homme n’est esclave par nature. Au contraire, certains anciens philosophes croyaient que l’esclavage était l’état naturel de certaines races. L’idée que certains hommes sont des « esclaves par nature » est habituellement attribuée à Aristote et les stoïciens sont connus pour s’être opposés à lui en rejetant ce concept. Par exemple, selon Sénèque, Chrysippe définit un esclave comme un « domestique à vie », une condition qui n’est pas naturelle mais créée par l’homme (Des bienfaits, 3.22.1).

Cependant, il y a seulement quelques passages éparpillés dans les textes qui nous sont parvenus dans lesquels la question du fait de posséder des esclaves est explicitement traitée. Il y a également une poignée de détails historiques et quelques preuves textuelles qui peuvent être vues comme révélant l’attitude des stoïciens envers l’esclavage. Néanmoins, j’ai récemment remarqué que Diogène Laërce, une de nos sources principales concernant les fragments des premiers stoïciens, semble affirmer que les fondateurs du stoïcisme condamnaient la détention d’esclaves comme étant moralement mauvaise. Dans l’article cité ci-dessus, Massimo fait référence à ce passage où « il semble suggérer que les stoïciens condamnaient directement l’esclavage. » Dans son résumé des premières doctrines éthiques stoïciennes, Diogène écrit à propos du sage stoïcien :

Seul il est libre, les hommes mauvais étant des esclaves. La liberté est en effet le pouvoir de décider de sa propre action, l’esclavage la privation de ce pouvoir de décision (de sa propre action). Il existe un autre esclavage, la subordination, et un troisième qui réside dans l’appartenance et la subordination ; à cet esclavage s’oppose la possession (d’esclaves), qui est elle aussi mauvaise. (7.121-122, traduction par Richard Goulet)

J’ai aussi vérifié mon interprétation de ce passage avec John Sellars et Christopher Gill, deux de mes collègues de l’équipe Modern Stoicism. Chris est professeur émérite de Pensée Ancienne à l’université d’Exeter et une autorité en matière de stoïcisme, ayant publié plusieurs livres académiques sur le sujet dont une analyse et un commentaire sur la première moitié des Pensées pour moi-même. Il est d’accord avec le fait que « ce passage semble dire que la détention d’esclaves est mauvaise (et pas uniquement sous les formes [métaphoriques] étendues de l’esclavage habituellement discutées par les stoïciens) », bien que ce soit surprenant de voir un ancien auteur exprimer un tel point de vue.

John Sellars, philosophe académique et auteur de Stoicism et The Art of Living, indique que nous pourrions potentiellement s’attendre à ce que « de manière générale, les stoïciens attaquent l’esclavage comme quelque chose d’injuste étant donné leurs aspirations cosmopolites ».

Dans cette section, Diogène cite principalement des paroles de Zénon et de Chrysippe, bien qu’il se réfère également à Apollodore de Séleucie, un étudiant de Diogène de Babylone qui a écrit un important manuel d’éthique stoïcienne autour de 150 avant J.C. Par « Ils », Diogène fait presque certainement référence à Zénon et Chrysippe, en se basant probablement sur des résumés de leurs enseignements présents dans les écrits d’Apollodore et ceux d’auteurs plus tardifs tels qu’Arius Didyme.

Voici quelques références intéressantes sur ce passage… Dans son Histoire des théories et des idées morales dans l’antiquité (1879), Jacques François Denis cite ce même passage de Diogène Laërce et l’interprète comme suit :

Il y a, dit Zénon, tel esclavage qui vient de la conquête et tel autre qui vient d’un achat : à l’un et à l’autre correspond le droit du maitre, et ce droit est mauvais. (p.346, Libraire Auguste Durand, 1856)

L’auteur américain Robert G. Ingersoll, connu pour être l’un des premiers défenseurs de l’agnosticisme, cite le commentaire de Denis sur ce même passage, remarquant :

J’ai lu Zénon, l’homme qui a dit, des siècles avant que notre Christ ne soit né, que l’homme ne peut posséder son semblable. ‘‘Peu importe que vous revendiquiez un esclave par achat ou capture, ce titre est mauvais. Ceux qui revendiquent la détention de leurs semblables regardent au fond de la fosse et oublient la justice qui devrait gouverner le monde”. (Why I am an Agnostic, traduction par Jérôme Robin)

La première phrase est une paraphrase du passage de Diogène Laërce, tandis que le second passage semble provenir du texte d’Épictète cité ci-dessous (Entretiens, 1,13).

Comme Denis et Ingersoll l’ont remarqué, le passage cité par Diogène Laërce provient plus probablement de paroles de Zénon ou potentiellement de Chrysippe. Plus important, comme ils le notent tous les deux, ce passage identifie deux sens courants attribués au mot « esclavage » : la capture et l’achat (ceci est important pour des raisons sur lesquelles nous reviendrons plus tard). Cependant, en plus de cela, il différencie également ces sens courants du sens technique particulier dans lequel ce mot était utilisé dans les paradoxes stoïciens, pour se référer à l’absence de liberté intérieure. Donc en réalité le passage cité par Diogène distingue trois sens du mot « esclavage » :

  1. Le sens selon lequel la majorité des gens (mauvais hommes) sont enchaînés à leurs passions et aux choses extérieures, par opposition à la liberté intérieure du sage stoïcien idéal.
  2. L’asservissement forcé (ὑπόταξις) d’une personne à une autre, par exemple, la capture et la mise en esclavage par des pirates ou des brigands ou par des ennemis en temps de guerre.
  3. La possession légale d’esclaves en tant que propriété, c’est-à-dire au travers de leur achat, ce qui implique leur capture et leur asservissement forcé (ou celui de l’un de leurs ancêtres).

Le passage ci-dessus continue en disant que le corollaire d’un tel esclavage (points 2 et 3) est la despoteia (δεσποτεία), ce qui en grec ancien signifie le plus certainement la possession d’esclaves, bien que traduit en anglais plus vaguement par lordship, la suzeraineté. Puis il ajoute, « et cela aussi est mauvais » (phaule, φαύλη), ce qui signifie bas, immoral, etc., un terme utilisé comme synonyme de « vice » dans l’éthique stoïcienne. En effet, tout au long de ce chapitre, Diogène utilise très fréquemment (près de 18 fois !) ce terme comme synonyme de « vice ». Je ne pense pas qu’on puisse questionner le fait qu’il signifie par-là que la possession d’esclaves est moralement mauvaise.

Comme nous le verrons ci-dessous, en comparant ce passage aux propos tenus sur l’esclavage dans un autre texte stoïcien de Dion Chrysostome, il apparaît que Zénon (ou probablement Chrysippe) ait affirmé que les esclaves sont soit achetés, soit capturés ; que capturer des esclaves est un vol, et injuste, car aucun homme n’est né naturellement esclave, mais que les esclaves achetés doivent avoir été capturés par le passé ou être les descendants de ceux qui ont été capturés. Et donc, toute mise en esclavage est injuste car c’est une forme de vol, ou la subtilisation, pour un homme, de son état naturel. Ingersoll et Denis interprètent tous deux ce passage de la même manière.

Certaines personnes affirment avec audace qu’il était totalement inouï de remettre en question l’institution ou la pratique de l’esclavage dans le monde antique. Mais ils ont très certainement tort à ce sujet. Le sophiste Alcidamas d’Élée, un élève de Gorgias qui prospéra au 4e siècle avant J.C., fut probablement le premier penseur à le faire à Athènes. « Dieu a laissé tous les hommes libres ; la Nature n’a fait de personne un esclave », a-t-il écrit. À peu près à la même époque, Socrate est également décrit par Xénophon comme déclarant que la capture et l’asservissement d’hommes libres (andrapodizo) sont une forme d’injustice (adikia), un vice. Son élève Euthydème dit même qu’il serait « monstrueux » d’envisager appeler justice les captures d’esclaves (Memorabilia, 4.2.14). Cependant, Socrate continue de nuancer cela en disant que si un général élu asservit une ville, cela pourrait être considéré juste si la ville elle-même se comportait de manière injuste et hostile. Il pensait donc que l’asservissement des agresseurs conquis était acceptable. Platon dépeint Socrate montrant une attitude légèrement différente envers l’esclavage dans le livre cinq de La République, où il dit que l’état idéal n’asservirait jamais d’autres Grecs, mais seulement des races barbares.

Ces deux récits de l’attitude de Socrate envers l’esclavage sont conflictuels, et le montrent approuvant l’asservissement dans certaines circonstances. Cependant, ce qu’ils ont en commun, c’est la suggestion que les circonstances dans lesquelles de nombreux esclaves ont été capturés sont fondamentalement injustes. Bien que de manière limitée, ces commentaires ont pu soulever des questions assez perspicaces sur l’institution de l’esclavage en général. Ils prouvent certainement que les philosophes grecs étaient capables de tirer la conclusion radicale que certaines formes courantes de capture d’esclaves étaient injustes.

A l’opposé, d’autres comme Aristote affirmaient que certains hommes sont esclaves par nature. Il écrit ceci :

Quand on est inférieur à ses semblables autant que le corps l’est à l’âme, la brute, à l’homme, et c’est la condition de tous ceux chez qui l’emploi des forces corporelles est le seul et le meilleur parti à tirer de leur être, on est esclave par nature. Pour ces hommes-là, ainsi que pour les autres êtres dont nous venons de parler, le mieux est de se soumettre à l’autorité du maître. (Politique,1, 1253b, §13, traduction par Barthélémy Saint-Hilaire)

Les stoïciens, adoptant probablement des arguments avancés par des auteurs plus anciens, ont rejeté catégoriquement l’idée que tout être humain soit né pour être esclave, ou esclave par nature (à l’exception possible de l’époque du Stoïcisme Moyen, durant laquelle Posidonius adopta certains principes aristotéliciens, et semble avoir réintroduit la notion d’esclavage naturel). Zénon affirma que tous les hommes devraient idéalement vivre ensemble comme dans un troupeau La définition par Chrysippe de l’esclave comme « domestique à vie », un contrat social établi uniquement sur leur achat, est généralement interprétée comme un rejet explicite de la théorie aristotélicienne selon laquelle certains hommes sont esclaves par nature.

Cependant, comme nous allons le voir, l’injustice qui consiste à capturer et réduire en esclavage un homme né naturellement libre est perçue comme corrompant et ébranlant l’institution de l’esclavage (certains auteurs pensent que le livre d’Antisthène De la liberté et de l’esclavage aurait pu contenir des arguments similaires qui ont potentiellement influencé la tradition cynique et stoïcienne).

Zénon de Citium

La République de Zénon, probablement le texte fondateur du stoïcisme, était une virulente critique du livre de Platon portant le même nom. Dans celui-ci, Zénon argumente en faveur d’un état politique idéal dans lequel tous les hommes et toutes les femmes seraient égaux, vivant comme frères et sœurs dans une communauté unique. Selon Lactance, un ancien auteur chrétien, les stoïciens ont dit que la philosophie devrait être enseignée à la fois aux femmes et aux esclaves, parce qu’ils ne voyaient aucune différence entre leur capacité pour la sagesse et celle des hommes libres. C’est très clairement le rejet de la notion aristotélicienne d’esclavage naturel.

Il existe un plan de république que l’on admire beaucoup et qui est l’œuvre de Zénon, fondateur de la secte stoïcienne. Cette organisation tend à un seul but capital : à ce que nous n’habitions point des villes et des bourgades régies chacune par des juridictions spéciales. Il veut, au contraire, que nous regardions tous les hommes comme autant de concitoyens et de membres d’un même état; qu’il n’y ait qu’un même genre de vie, qu’un même ordre : comme si l’humanité était un grand troupeau, vivant sur un pâturage commun. (Plutarque, Sur la Fortune ou la Vertu d’Alexandre, 1, 6, traduction par Ricard)

Dans les quelques fragments qui ont survécu, aucun ne se réfère au rôle des esclaves en relation avec la République de Zénon. Cependant, il semble raisonnable de penser que si toutes les personnes sont égales, comme frères et sœurs (une harde ou un troupeau) et que chacun a les mêmes droits, alors il ne peut exister d’esclaves. De plus, les esclaves étant considérés comme une propriété, et si la propriété est mutualisée, alors il ne peut exister d’esclaves (et sans cour de justice, il serait également impossible d’administrer des lois régissant la possession d’esclaves). Donc il semble impossible que les esclaves aient pu être envisagés comme faisant partie de la république stoïcienne idéale. Bien sûr, c’est un idéal et non un conseil pour la politique du monde réel. Quoi qu’il en soit, il semble que cela démontre ce que Zénon considérait comme une bonne société et le but social du stoïcisme. L’esclavage aurait dû être aboli dans la république stoïcienne décrite par Zénon.

Certaines personnes ont interprété le passage suivant de Diogène Laërce comme étant la preuve que Zénon possédait un esclave :

Il faisait fouetter un esclave qui, dit-on, avait volé. Comme ce dernier disait : ‘‘C’est mon destin de voler”, il dit : ‘‘Et d’être fouetté”. (7.23, traduction par Richard Goulet)

Cependant, ce passage précise « un esclave » et non pas de « son esclave » – donc rien ne suggère que Zénon fut le propriétaire de l’esclave dont il est question ici, c’était plus probablement une référence à l’esclave de quelqu’un d’autre. En tout cas selon un témoignage, Zénon perdit sa fortune en mer et vécut donc ensuite comme un mendiant, en tant que disciple du Cynique Cratès, et conserva son mode de vie austère après avoir fondé l’école stoïcienne. S’il n’avait pas de propriété, il est peu probable qu’il ait possédé des esclaves. Le mode de vie cynique demande généralement de renoncer aux richesses et donc aux esclaves. Selon la tradition, le véritable Cynique ne détient que ce qui peut tenir dans sa besace – besace qui n’aurait probablement pas suffisamment de place pour contenir un esclave !

De plus, Zénon était un métèque, c’est-à-dire un résident étranger d’Athènes, et non un citoyen athénien. En tant que tel il avait peu de droits et son statut était quelque part entre celui d’un esclave et celui d’un citoyen. Techniquement, la loi autorisait les résidents étrangers à posséder des esclaves, mais ils ne pouvaient posséder aucune propriété. Dans l’impossibilité d’avoir sa propre maison, Zénon semble avoir vécu plus tard une partie de sa vie en tant qu’invité dans la maison de son élève Persaeus. Sans propriété à Athènes, il semble donc peu probable que Zénon aurait possédé des esclaves. En effet, Sénèque déclare qu’en son temps il était bien connu que Zénon n’avait pas d’esclaves :

Nous savons qu’Homère n’eut qu’un esclave, Platon trois, et que Zénon, le fondateur de la rigide et mâle doctrine des stoïciens, n’en avait pas. Soutiendra-t-on que leur vie fut misérable ? Ce serait se faire regarder soi-même comme le dernier des malheureux. (Consolation à ma Mère Helvia, XII, 4, traduction par René Waltz, revue par Paul Veyne)

Chez Diogène Laërce, il y a une autre anecdote intéressante dans laquelle Zénon réprimande un autre homme parce qu’il bat son esclave :

Voyant l’esclave d’un de ses disciples marqué de coups, il lui dit : ‘‘Je vois les vestiges de ton emportement” (7,23, traduction par Richard Goulet)

Comme nous l’avons vu, Zénon a introduit la convention selon laquelle tous ceux qui ne sont pas vertueux sont appelés « esclaves », dans un sens technique. Les stoïciens croyaient que seul le sage idéal est véritablement vertueux et ni Zénon ni aucun autre fondateur de l’école n’affirmaient être parfaits. Cela signifie donc que tous les hommes sont esclaves de leurs passions à travers l’attachement à des choses extérieures. C’est pour cette raison que dans les Entretiens, on peut voir Épictète s’adresser collectivement à ses élèves et à de multiples reprises sous le terme d’« esclaves ».

Ailleurs, Diogène Laërce dit que les premiers stoïciens distinguaient entre les maux selon qu’ils sont des moyens ou des fins. Parmi les fins mauvaises, les choses qui sont intrinsèquement mauvaises, il liste clairement « l’esclavage » et « toute action vicieuse ». Donc l’esclavage est une activité intrinsèquement mauvaise qui participe à une disposition vicieuse de l’esprit. Cependant, ici, il pourrait se référer à « l’esclavage » dans le sens des paradoxes stoïciens, c’est-à-dire à l’état intérieur d’esclavage vis-à-vis de nos passions.

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Crédits photographiques: Porte du non-retour, par Rachad sanoussi, Licence CC BY-SA.

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