Les stoïcismes contemporains (4) : le stoïcisme « populaire »

Introduction

La redécouverte du stoïcisme, qui a commencé à la fin du siècle dernier, est fascinante sur deux points. Tout d’abord, on constate un regain d’intérêt pour la philosophie stoïcienne, non seulement dans les cercles académiques, mais aussi chez des individus étrangers au milieu universitaire. De plus, grâce à cette montée en popularité, nous avons l’opportunité unique d’étudier un phénomène contemporain. Nous sommes donc en présence de réinterprétations contemporaines, par des philosophes et des non-philosophes, d’un matériel source antique. Nous devons ensuite les analyser pour évaluer leur validité.

Dans la série dans laquelle s’inscrit cet article, nous avons d’abord examiné trois réinterprétations contemporaines du stoïcisme par des philosophes. Tout d’abord, nous avons décortiqué le « New Stoicism » de Lawrence C. Becker, qui se trouve être la première interprétation de ce type. L’auteur vise à créer une forme de stoïcisme dont le contenu s’adapte aux besoins et aux découvertes du monde contemporain, tout en maintenant la structure typiquement tripartite et holistique des stoïcismes de l’Antiquité[1]. Ensuite, nous avons examiné le « Reformed Stoicism » de Piotr Stankiewicz. Contrairement à la position de Becker, cette deuxième position cherche à abandonner la Physique et la logique pour mettre l’accent sur les bienfaits de la philosophie stoïcienne dans les aspects éthiques de notre vie. Par ailleurs, une importance particulière est accordée à notre agentivité, en attribuant à l’être humain la capacité de créer des récits qui réinventent notre interprétation d’une situation pour la rendre positive. Enfin, nous nous sommes penchés sur le « Reconsidered Stoicism » de William B. Irvine. Tout en discutant du fonctionnement de sa réadaptation, nous avons surtout pris le temps de déconstruire l’analyse qui lui a permis de mettre en place celle-ci. Nous avons également montré à quel point le climat intellectuel et social du début du XXIsiècle a été fertile pour la croissance de l’intérêt porté au stoïcisme.

Notre série d’articles a donc démontré, jusqu’alors, que la curiosité croissante pour le stoïcisme n’est pas à remettre en cause, en particulier parce que des philosophes universitaires ont cherché à l’adapter. Néanmoins, nous avons mentionné à plusieurs reprises que l’intérêt croissant a aussi été largement présent chez des individus et des collectifs qui ne sont pas des philosophes professionnels. Il faut maintenant examiner ces interprétations, que nous appelons « stoïcisme populaire », afin d’y trouver des indices qui nous aideront à répondre aux questions qui sous-tendent notre série, notamment sur les conditions nécessaires et suffisantes pour être considéré comme un stoïcisme.

Le stoïcisme « populaire »

Naissance des appropriations contemporaines populaires

Le stoïcisme que nous qualifions de « populaire » consiste en toute interprétation, récupération et application de préceptes stoïciens par la population en dehors du monde académique philosophique. La naissance de cette tendance s’avère difficile à cerner, car nous avons de la difficulté à identifier un instant ou un événement précis qui marquerait l’origine du phénomène. Toutefois, nous reconnaissons que les premiers auteurs non philosophes, étant devenus populaires par l’intermédiaire de leur exploitation du stoïcisme, surgissent dans les années 1990. De fait, ils gagnent en importance au moment même où les philosophes s’intéressent aussi davantage au stoïcisme. Ce phénomène semble indiquer que les mouvements populaires et académiques se sont alimentés l’un et l’autre de leur intérêt croissant pour la philosophie stoïcienne.

La première grande œuvre populaire et contemporaine qui traite du stoïcisme peut être attribuée à James B. Stockdale et à son Courage Under Fire: Testing Epictetus’s Doctrines in a Laboratory of Human Behavior. Dans celle-ci, l’ex-vice-amiral de la marine des États-Unis relate comment le stoïcisme, en particulier celui d’Épictète, lui a permis de survivre dans des camps de concentration lors de la guerre du Vietnam. L’auteur attribue la résilience qu’il a dû démontrer pour supporter des conditions difficiles aux préceptes stoïciens, ce qui marque le début d’une tradition d’appropriation du stoïcisme par les sphères liées au monde militaire et à l’armée. Nous parlerons plus de ce type de réappropriation par la suite, mais il convient de continuer à étayer la naissance des différents types d’appropriation au sein du stoïcisme « populaire ». Un autre ex-militaire particulièrement important pour la popularisation du stoïcisme d’un point de vue « populaire » est Erik Wiegardt. L’ex-lieutenant a fondé en 1996 The Stoic Registry, qui avait pour but initial de servir de plateforme de discussion à des personnes partageant un intérêt pour le stoïcisme. Le fondateur dit que sa passion pour le courant philosophique en question date de sa jeunesse et de sa lecture de La citadelle intérieure de Pierre Hadot. Cela illustre la relation mutuellement bénéfique entre l’intérêt académique et l’intérêt « populaire » qui porte sur le stoïcisme. Le Stoic Registry, qui existe aujourd’hui encore, attire initialement une centaine de personnes, mais sa croissance se poursuit lorsque, en 2008, le collectif se numérise et se renomme et devient la New Stoa. Parallèlement à ce changement, une école en ligne, du nom de College of Stoic Philosophers, naît dans le but d’essayer d’enseigner les préceptes stoïciens le plus fidèlement possible à la méthode antique. Quatre ans plus tard, l’université d’Exeter, probablement inspirée par la montée en popularité du stoïcisme, a lancé un atelier collaboratif pour explorer les avantages de l’intégration de pratiques stoïciennes dans la vie quotidienne. À la suite des rencontres organisées par l’université naît une institution nommée Modern Stoicism, qui a pour but d’appliquer le stoïcisme dans la vie quotidienne actuelle. De plus, cette équipe organise chaque année une « Stoic Week », une initiative visant à inciter les gens à s’inspirer du mode de vie des philosophes stoïciens antiques. La Stoic Week 2023 a été suivie par 40 000 personnes. Modern Stoicism organise aussi deux types d’événements supplémentaires : la Stoicon et les Stoicon-x. La Stoicon est une convention qui rassemble des personnalités importantes du stoïcisme contemporain et qui leur permet de rencontrer des personnes intéressées par cette philosophie. Bien que cette convention ait commencé en 2013 à Londres, elle a désormais lieu en ligne. Quant au deuxième type d’événement, les Stoicon-x constituent une version plus modeste de la Stoicon organisée par Modern Stoicism. Elles cherchent à réunir les acteurs importants et les intéressés dans de plus petits comités, à travers le monde. De fait, si nous avons principalement mentionné la sphère anglo-saxonne, des associations existent aussi ailleurs dans le monde. Stoa Gallica, par exemple, pour les francophones qui, en partenariat avec Modern Stoicism, a organisé trois Stoicon-x à Paris en 2021, 2022 et 2023, et traduit le livret de la Stoic Weeek en français, en 2023 et 2024. Le recensement et la réunion de ces différents collectifs sont facilités par The Stoic Fellowship, qui a pour objectif de guider les intéressés vers des Stoa proches d’eux.

L’arrivée de l’Internet a donc révolutionné la manière dont les personnes intéressées par le stoïcisme communiquent entre elles et le nombre d’individus qui peuvent être connectés entre eux. Nous l’avons vu, avant sa numérisation, The Stoic Registry ne comptait qu’une centaine de personnes. Aujourd’hui, grâce aux forums de discussion, aux blogs en ligne et aux échanges sur Internet en général, des milliers de personnes se rassemblent pour partager leur passion pour le stoïcisme en général et ses enseignements. Un des weblogs les plus importants est le The Daily Stoic, ayant plus de 300 000 abonnés à la newsletter. Ryan Holiday, créateur de cette dernière, dirige en outre deux chaînes YouTube ayant ensemble presque deux millions d’abonnés. Le but de ses vidéos est de discuter de thématiques stoïciennes, la plupart du temps avec des personnalités connues, car Holiday est l’auteur d’une douzaine de livres autour du stoïcisme. Bien qu’il écrive beaucoup sur le sujet, il n’est pas issu de la sphère académique philosophique, puisqu’il a décidé de mettre fin à son parcours universitaire pour poursuivre une carrière en marketing avec beaucoup de succès. Pour corroborer cela, ses premiers livres ne traitent pas de la philosophie stoïcienne, mais de ses expériences et de ses techniques phares pour réussir dans le monde de la publicité. Malgré le fait qu’il ait écrit sur d’autres sujets, Ryan Holiday est sans doute actuellement un des acteurs les plus importants dans la propagation du stoïcisme. Les livres qu’il a écrits sur la philosophie en question cherchent à sensibiliser les lecteurs aux préceptes stoïciens, en expliquant comment ceux-ci peuvent être adoptés dans un contexte contemporain et en exemplifiant cette application à l’aide d’actes effectués par des personnalités connues dans l’histoire. La vulgarisation qu’il effectue donne accès au stoïcisme aux masses et permet de rapporter la philosophie stoïcienne à sa vie de tous les jours. Néanmoins, comme nous le verrons par la suite, le parcours de Ryan Holiday et ses travaux lient le stoïcisme à deux autres sphères qui se le réapproprient : la sphère de la finance et la sphère du wellness/fitness. En plus de la sphère militaire, particulièrement avide des préceptes stoïciens, cela fait maintenant trois pôles populaires qui récupèrent le stoïcisme, de sorte à l’adapter dans leurs domaines. Une sphère supplémentaire qui s’intéresse au stoïcisme, que nous mentionnons simplement, mais ne traiterons pas par manque de temps, est la sphère des psychothérapies. Nous avions parlé de l’influence de la philosophie stoïcienne dans les thérapies cognitivo-comportementales dans l’article sur le « Reconsidered Stoicism », mais il convient d’évoquer à nouveau le travail monumental de réadaptation effectué par cette sphère et des auteurs comme Donald J. Robertson et Tim Lebon.

Ainsi, tout comme les réadaptations par les philosophes, les récupérations « populaires » du stoïcisme constatent que le matériel source, issu de l’Antiquité, a une valeur pratique qu’il faut conserver. Dans les adaptations académiques, nous avons constaté que de nouveaux systèmes philosophiques stoïciens sont construits, afin de maintenir ce qui est considéré comme utile et rejeter ou modifier les parties qui posent problème. Pour les réappropriations « populaires », la construction d’un système philosophique n’est pas pertinente, puisqu’il est simplement question de récupérer dans la théorie de base ce qui est directement applicable. Il convient donc de se pencher sur le fonctionnement de ses trois types de réinterprétations contemporaines populaires, en commençant par la partie militaire, pour continuer avec la partie financière et terminer avec celle sur le wellness/fitness.

La sphère militaire   

Comme nous l’avons vu précédemment, la sphère militaire est au cœur de la genèse du stoïcisme « populaire », par le fait que l’ouvrage de Stockdale est sans doute la première œuvre de ce type avec un aussi grand impact. Pour entrer plus en détail sur le contenu du livre, l’ex-amiral américain explique que, pendant la guerre du Vietnam, il a fait partie d’une section aérienne qui a été abattue. Une fois son avion écrasé, il a été pris captif et torturé à Hanoi pendant presque huit ans, jusqu’à son rapatriement en 1973. Pendant sa captivité, l’auteur relate qu’il se serait mutilé à plusieurs reprises pour éviter de partager des secrets militaires et il aurait souffert continuellement de plusieurs blessures sévères. Malgré le fait que la situation que Stockdale a vécue est horrifique, l’ex-amiral dit avoir pu résister à la difficulté de la situation en se rappelant certains concepts stoïciens. En effet, une fois avoir été capturé, il dit s’être rendu compte que la suite des événements qui allaient suivre ne serait pas en son contrôle. Les seules choses qu’il pense pouvoir contrôler sont ses émotions et ses réactions. Ainsi, il pensait pouvoir faire sensiblement plus preuve de résilience en s’abandonnant à la suite d’événements en contrôlant ses états mentaux, plutôt qu’en se morfondant[2].

Depuis le grand succès de l’ouvrage de James B. Stockdake, un grand nombre de structures liées à l’armée et au monde militaire ont décidé d’adopter le stoïcisme comme une méthode pratique pour mieux supporter les situations difficiles qu’il est possible de rencontrer dans ces milieux. Tantôt, le stoïcisme est un mécanisme de préparation mentale, où nous anticipons les événements possiblement traumatiques pour nous y préparer. Tantôt, il est un mécanisme de « coping », afin de se résoudre à une situation sans sombrer dans des mécanismes affectifs qui nuisent à leur rôle au sein de l’armée. Pour illustrer cette application du stoïcisme, la sphère militaire a souvent recours à la figure de Marc-Aurèle, puisque celui-ci occupait le rôle d’empereur de Rome et devait donc accomplir des actes liés à la guerre et participer à des campagnes militaires importantes. Néanmoins, l’empereur demeure une figure stoïcienne importante, qui a dû articuler les préceptes stoïciens selon le rôle qui lui a été attribué. Nous repensons aussi au « New Stoicism » de Becker, qui indique que nous devons articuler nos objectifs stoïciens selon les rôles que nous adoptons dans divers aspects de notre vie. Un de ces rôles est celui qui est lié à notre profession. Il indiquerait donc que le stoïcisme est compatible avec la sphère militaire, puisque nous adoptons des rôles au sein de cette sphère qui doivent être articulable avec le stoïcisme. Bien que ces arguments semblent démontrer qu’il existe une compatibilité qui justifie une réappropriation par la sphère militaire, il convient de mentionner quelques contre-arguments et de souligner en quoi cette association peut être problématique.

Le stoïcisme représente un courant philosophique formulé dans l’Antiquité, une période charnière dans l’histoire de l’humanité. Toutefois, plusieurs de ses préceptes devraient dissuader l’individu, dans ses divers rôles, d’entreprendre des actions liées à la guerre.

Premièrement, les divers types de stoïcisme tendent à comporter des dimensions cosmopolites, qui encouragent les individus à se reconnaître comme des membres de la même espèce et à se respecter mutuellement. De ce point de vue, les êtres humains doivent avant tout s’unir et comprendre qu’en tant qu’êtres rationnels, ils doivent avant tout se comporter de sorte à rendre compte de la réalité de la manière la plus objective possible. En ce sens, ils ne doivent pas laisser des impressions subjectives dicter leurs rapports avec les autres. Conceptualiser les relations entre individus de cette manière a comme conséquence de privilégier des rapports sains avec nos pairs, plutôt que d’arborer de la haine et des volontés belliqueuses envers les autres.

Deuxièmement, la notion de bienveillance stoïcienne, principalement présente chez Marc-Aurèle, s’accorde avec notre premier point, de sorte à nous indiquer comment nous devons réagir lorsque quelqu’un commet une action injuste envers nous. En effet, dans les Pensées, l’empereur romain souligne l’importance de comprendre que nous sommes tous propices à commettre des actes injustes, basés sur des impressions infondées (Pensées, X, 30). Puis, en vertu de cette possibilité, il faut être indulgent envers les personnes qui effectuent ce genre d’action (Pensées, IX, 42). Au lieu de répondre avec le même genre de comportement et de mode de pensée, Marc-Aurèle nous pousse à adopter une posture compréhensive et à éduquer, dans la mesure du possible, celui qui nous a causé un tort, afin qu’il ne reproduise pas l’acte en question (Pensées, XI, 18). Comme le pense Socrate, nous devons voir la personne qui commet l’injustice comme une plus grande victime que celle qui la subit, car c’est son caractère moral qui en souffre (Pensées, IX, 4).

Pour revenir à notre sphère militaire, est-ce que cela veut dire que, lorsqu’une nation nous envahit, nous devons nous laisser conquérir, afin de ne pas répondre à un acte injuste par une autre action du même type ? Non, d’autant plus que le rôle d’empereur romain qu’adopte Marc-Aurèle ne lui permet pas d’adopter cette pensée. Par ailleurs, cette posture fait qu’il est généralement admis qu’il soit possible d’effectuer des guerres « défensives », où il est présupposé que nous agissons selon la légitime défense. Néanmoins, bien qu’on puisse se défendre, cela ne rend pas permissible l’acte de faire la guerre dans tous ses aspects. De fait, les autres types de guerre sont souvent des actes anti-cosmopolites par nature, puisqu’ils tendent vers des formes de dominations injustes sur d’autres individus. Par conséquent, le stoïcisme s’opposerait à la guerre du Vietnam, dans laquelle Stockdale est engagé, car elle ne constitue pas une défense légitime des États-Unis. D’autant plus que l’ex-amiral a participé à un bombardement de village vietnamien qui n’était aucunement une question de défense de soi. Sur ce sujet, nous pouvons aussi critiquer de manière plus directe la récupération de Marc-Aurèle, comme une figure de stoïcien « guerrier ». Comme nous l’avons dit, malgré le fait qu’il fût un stoïcien, il a dû effectuer des campagnes de guerre, car il était empereur. Cependant, cela n’est aucunement analogue au militaire de profession actuel, ou de la période qui concerne Stockdale. Il est évident que nous adoptons des rôles dans nos métiers et que le stoïcisme s’adapte à ceux-ci. Néanmoins, le militaire de profession américain n’est pas contraint de partir en guerre de la même manière que Marc-Aurèle l’était, ou de la même manière que le citoyen romain, puisque celui de profession a effectué un choix de s’engager dans cette pratique. Les obligations liées à la citoyenneté romaine et au rôle d’empereur sont à articuler avec les exigences stoïciennes. Cependant, on peut se questionner sur la compatibilité du stoïcisme avec le fait de volontairement s’engager dans une activité dont le résultat peut mener à une participation à une guerre injuste.

Le rapport entre le monde militaire et le stoïcisme est donc avéré depuis l’Antiquité. Néanmoins, effectuer des actes belliqueux et être stoïcien sont deux choses qui ne sont compatibles que selon des rapports très restreints. D’une part, un empereur peut être amené à se battre, mais seulement dans le cadre de la légitime défense, pour qu’il garde en tête une vision du monde cosmopolite. D’autre part, avant d’entrer en conflit, le dirigeant doit adopter un point de vue bienveillant, afin de chercher à désamorcer les situations problématiques et à éviter l’état de guerre. Les différentes restrictions des théories stoïciennes nous indiquent que nous devons éviter de prendre une figure comme celle de Marc-Aurèle pour simplement justifier l’existence d’un « stoïcien guerrier ». De même, on ne doit pas considérer les principes du stoïcisme comme de simples mécanismes de « coping » permettant de mieux supporter les atrocités commises sur autrui. En effet, le stoïcisme constitue un ensemble de théories qui condamnent l’injustice et qui prônent son évitement. Au moment de récupérer le stoïcisme pour se le réapproprier, la sphère militaire a donc souvent fait abstraction des préceptes liés à la bienveillance et l’aspect cosmopolite, afin de garder ce qui leur permet de justifier leurs pratiques belliqueuses.

Nous avons donc fait part des réadaptations contemporaines liées au monde militaire et il convient désormais de se pencher sur les récupérations par la sphère de la finance et la sphère économique.

La sphère de la finance et de l’économie

Avant de parler de l’appropriation du stoïcisme par cette sphère, il est important de parler du statut de l’argent dans la philosophie stoïcienne antique. Pour les Anciens, les biens financiers sont des objets externes qui ne dépendent pas de nous. De fait, nous pouvons imaginer qu’une crise économique cause la perte ou la dévaluation de tous nos biens. À l’inverse, nous pouvons concevoir un scénario où la crise frappe tous les autres pays et où nous devenons particulièrement riches. L’absence de contrôle sur la quantité et la qualité de nos biens financiers fait que ceux-ci ont un caractère neutre ou indifférent au sein des stoïcismes antiques. En d’autres termes, la richesse n’est ni bonne ni mauvaise, car elle n’a pas d’incidence sur notre développement moral (l’objectif des stoïcismes anciens). Dans la catégorie des indifférents, ou neutres, les stoïciens de l’Antiquité admettent que certaines choses sont préférables, notamment la bonne santé. En effet, mener une vie saine plutôt qu’une vie remplie de maladies est plus enviable. L’argent, tout comme la santé, est aussi qualifié d’indifférent préférable, car c’est mieux d’en avoir, mais si ce n’est pas le cas, ce n’est pas grave du point de vue stoïcien. Ainsi, on ne doit pas chercher activement à obtenir plus de biens financiers, car ils ne vous rapprochent pas du bonheur. Cependant, si vous en avez, vous pouvez en faire usage. La sphère de la finance a une manière particulière de récupérer les préceptes stoïciens, car elle ne semble pas adopter cette posture quant à l’argent et aux biens matériels. Observons quelques appropriations pour vérifier si elle respecte cette perspective.

Une première adaptation consisterait à prétendre concilier le fait d’investir avec une éthique stoïcienne. Le domaine de l’investissement foisonne de phrases du type : « Le principe stoïcien de la simplicité s’aligne avec des pratiques d’investissement fiables tel que “buy and hold” »[3]. Néanmoins, ces analogies expliquent rarement en détail ce qu’elles sous-entendent. Qu’est-ce qui est conforme à la « simplicité » stoïcienne dans le « buy and hold » ? Est-ce le fait de limiter le nombre d’investissements faits à court terme ou est-ce le fait de ne pas se préoccuper des fluctuations du marché sur une petite période ? Aucune de ces options ne nous explique clairement en quoi le « buy and hold » reflète une adhésion à la « simplicité » stoïcienne. Dans le cadre de la boîte d’investissement citée précédemment, le caractère indifférent de l’argent est bien mentionné, puisque l’article précise que les stoïciens valorisent plutôt « la poursuite de la vertu et de la sagesse que celle de la richesse matérielle »[4]. Néanmoins, aucune trace de cette compréhension n’est décelable dans leur pratique et dans le reste de l’article. De fait, la seule raison pour laquelle on nous dit que nous devrions investir est pour notre bien-être financier. Cependant, si les biens financiers ne sont que des indifférents préférables, la raison pour laquelle ce « bien-être financier » vaut la peine d’être poursuivi n’est pas claire[5].

Un autre type de réappropriation de la sphère financière est celui qui cherche à concilier le stoïcisme avec une vision productiviste du monde du travail[6]. Pour éclairer ce concept, nous pouvons nous inspirer d’un exemple utilisé par Ryan Holiday dans son livre « The Obstacle Is the Way ».Dans cet ouvrage, l’auteur présente Steve Jobs comme un individu qui cherche continuellement à progresser, de la même manière qu’un stoïcien voudrait le faire. Sa volonté de s’améliorer continuellement aurait été tellement élevée, que Jobs poussait ses travailleurs à faire de même, en réduisant spontanément les dates butoirs qu’il fixait. Supposément, la réduction du délai imparti les forçait à travailler plus longtemps, mais rendait possible ce qui ne le paraissait pas. Holiday loue cette action et nous la présente comme une instance positive : le stoïcisme nous rendrait plus productifs et engendrerait des bénéfices. À la suite de cet exemple, nous devons souligner deux aspects. Premièrement, nous constatons que l’auteur attribue une importance majeure à la progression personnelle, qu’il associe implicitement à l’eudémonie typiquement stoïcienne et qui nous fournit donc une raison pour l’adopter. Deuxièmement, les raisons fournies ne suffisent peut-être pas à nous convaincre que l’attitude de Steve Jobs s’aligne parfaitement avec les convictions stoïciennes. En effet, la situation que nous présente Holiday constitue bien une instance de volonté de progression et un moment où transparaît une vision productiviste du travail. Néanmoins, c’est avant tout une situation d’exploitation du travailleur et un non-respect de ses employés. Du point de vue stoïcien ancien, l’acte de Steve Jobs est injuste, car il repose sur la croyance irrationnelle que causer du stress à ses employés pour qu’ils sacrifient leur temps libre est acceptable. Cela se fait dans le but de complaire à des attentes qui seraient irréalistes en respectant des horaires de travail raisonnables. En ce sens, l’exemple fourni par Holiday peut être néfaste, car il encourage des attitudes qui ne sont pas pleinement compatibles avec les doctrines stoïciennes et sont simplement problématiques du point de vue du droit du travailleur. Nous pouvons imaginer qu’il est possible de fournir des « conseils stoïciens » qui impactent positivement notre productivité dans notre métier, notamment en proposant de se centrer sur les aspects que nous contrôlons, afin de ne pas tergiverser sur des points que nous ne pouvons pas changer. De fait, l’exemple d’Holiday ne condamne pas totalement la relation entre le stoïcisme, le travail, la finance, l’économie ou la productivité. Néanmoins, il souligne les dérives néfastes qui peuvent se produire au moment de cette conciliation. Elles découlent principalement des problèmes inhérents à la vision productiviste du monde du travail, mais ce n’est pas l’objet de cet article. Cela étant dit, passons désormais à la dernière sphère qui nous intéresse.

La sphère du « wellness » et du fitness

Le stoïcisme, de manière générale, a développé une relation étroite avec le monde du sport depuis sa conception, puisque deux des trois premières figures importantes du stoïcisme (Cléanthe et Chrysippe) étaient originellement des athlètes. Par ailleurs, les stoïciens de l’Antiquité ont aussi abordé la question de l’importance de la pratique sportive. Néanmoins, selon eux, la pratique sportive n’a pas pour but d’aider notre santé, car, tout comme l’argent, elle est un indifférent qui est préférable[7]. En réalité, la raison pour laquelle les stoïciens antiques valorisent l’activité physique et sportive n’est pas la performance sportive en tant que telle, mais plutôt le soin du corps et de l’âme, en harmonie avec le développement moral et le progrès philosophique.

Aujourd’hui, le lien entre le stoïcisme et le sport semble maintenu, puisque nous sommes confrontés à des articles en ligne du type « How to live a stoic fitness lifestyle »[8], qui emploient des préceptes stoïciens pour désigner l’attitude à adopter dans une salle de sport ou en lien avec la pratique de l’haltérophilie. Parallèlement, d’autres articles, comme « “Show Me Your Shoulders” — The Stoic Workout by Kevin Vost »[9], utilisent créativement les quatre vertus stoïciennes pour effectuer un planning sportif. Bien que l’usage du stoïcisme comme cadre théorique pour effectuer sa pratique sportive puisse paraître étrange, on a déjà utilisé ce procédé avec d’autres modèles philosophiques et religieux. En effet, si nous repensons à la pratique du yoga, particulièrement en vogue au XXe siècle, nous nous rappellerons à quel point le bouddhisme a eu un rôle important dans sa pratique. En ce sens, la sphère du « wellness » a souvent eu recours à des préceptes philosophiques et religieux pour accompagner l’exercice physique. Toutefois, il ne s’agissait pas d’adopter les religions ou les philosophies concernées dans leur entièreté, mais simplement de prendre des prescriptions qui permettraient d’atteindre des objectifs personnels. Si nous revenons au stoïcisme, nous voyons qu’une inversion entre l’outil et l’objectif est survenue. En effet, dans l’Antiquité, la pratique sportive était utile pour le stoïcisme, car fournir un effort correspond à une mise en situation supplémentaire où la pratique du stoïcisme peut être entraînée. De plus, se maintenir en bonne santé grâce au sport permet d’être dans de meilleures conditions pour se comporter en bon stoïcien. Aujourd’hui, ce serait le stoïcisme qui est devenu le serviteur de la pratique sportive, dans le sens où son exercice permet de se surpasser dans ses objectifs sportifs. D’autres articles, comme celui de Robin Besson[10], ne valorisent pas forcément le surpassement en objectifs sportifs, mais introduisent plutôt une philosophie sportive, supposément plus appropriée, basée sur le stoïcisme. En ce sens, le stoïcisme s’avère un outil au service du fitness, afin d’adopter une pratique plus éthique. Besson souligne bien que cette pratique peut se révéler plus saine que des pratiques sportives contemporaines dans lesquelles l’accent est mis sur la compétition et la démonstration de performance. Cependant, la même critique qu’à la sphère financière peut être appliquée ici : pourquoi entreprendre une activité fitness stoïcienne, si, du point de vue stoïcien, sa pratique relève de l’indifférent ? [MG1] 

Ainsi, si nous reprenons les autres sphères, le même constat peut être tiré pour toutes. La reconnaissance de la valeur pratique du stoïcisme peut engendrer son instrumentalisation dans divers domaines, dans le but d’atteindre des objectifs qui n’ont pas forcément de valeur au sein du stoïcisme. Il semble qu’il faille donc distinguer deux choses dans chaque sphère : la philosophie stoïcienne militaire et le stoïcisme au service de la sphère militaire, la philosophie stoïcienne financière/économique et le stoïcisme au service de la finance/l’économie, la philosophie stoïcienne « wellness » et le stoïcisme au service du « wellness ». D’une part, nous avons la logique et la compréhension de ces sphères au sein du stoïcisme. D’autre part, nous avons la récupération de préceptes stoïciens, dans le but d’assouvir les objectifs prédéfinis et respectifs à chaque sphère. Discutons désormais de l’impact que cette distinction a sur nos conditions nécessaires et suffisantes pour être du stoïcisme, en concluant cet article.

Conclusion et réflexions

Dans cet article, nous avons explicité la genèse du stoïcisme « populaire », qui consiste en l’agrégat de récupérations contemporaines du stoïcisme par des individus qui ne sont pas issus du monde académique ou philosophique. Nous avons désigné trois sphères principales pour discuter de ce phénomène : la sphère militaire, la sphère de la finance/l’économie et la sphère du « wellness ». Dans la première, nous avons vu que le monde militaire s’est approprié le stoïcisme de sorte à en faire un mécanisme de « coping » face aux difficultés de l’armée. Il a aussi employé la figure de Marc-Aurèle comme une justification pour concilier sa sphère et le stoïcisme. Néanmoins, nous avons critiqué et nuancé cette possibilité en soulignant le fait que le monde militaire devait aussi rendre compte d’autres aspects du stoïcisme, comme la bienveillance et la perspective cosmopolite, pour valider sa conciliation. Dans la deuxième sphère, nous avons observé que le monde de la finance cherchait à valider des stratégies d’investissement en les intégrant dans une réflexion stoïcienne et essayait de rapprocher les volontés productivistes du monde du travail aux volontés eudémoniques du stoïcisme. À la suite de cette observation, nous avons critiqué ces deux tentatives en illustrant le caractère vague des propos de la boîte d’investissement prise en exemple et en mettant en avant les problématiques qui peuvent surgir lorsque nous louons les volontés productivistes. Pour ce qui est de la troisième sphère, nous avons commenté qu’elle avait eu un lien avec le stoïcisme dans l’Antiquité. Toutefois, cette relation s’est inversée de sorte que ce soit le stoïcisme qui serve le « wellness » et non plus l’inverse. Finalement, nous avons mis en avant l’idée que cette inversion s’était opérée dans les trois sphères, de sorte qu’il faut faire attention à l’objectif de ces différentes réappropriations lorsque nous travaillons la relation contemporaine entre une de ces sphères et le stoïcisme. Pour illustrer ce dernier propos, soit nous parlons du sujet de la finance dans le monde contemporain, du point de vue des stoïcismes antiques, soit nous parlons de l’emploi du stoïcisme, par le monde contemporain de la finance.

Jusqu’ici, nous aurions dit que c’est le deuxième rapport qui devrait être qualifié de stoïcisme contemporain, mais nos critiques à ces pratiques semblent indiquer que le fait de récupérer des préceptes peut poser problème. En effet, on emploie le stoïcisme en vertu d’un autre but, plutôt que pour soi-même. Autrement dit, on constate que, pour qu’on parle de stoïcisme, la notion de finalité importe. Donc, le stoïcisme doit être employé pour soi ou pour un objectif considéré bon dans le matériel source. Si nous considérons le dernier point comme une condition nécessaire ou suffisante, nous pouvons compter les réadaptations de Becker et Irvine comme valides. Toutefois, celles de Stankiewicz et celles des stoïcismes « populaires », comprises comme les récupérations pratiques par les sphères analysées, ne semblent pas remplir les conditions.

Si nous reprenons les conditions nécessaires et suffisantes mentionnées dans les articles précédents et nous regardons leur compatibilité avec le stoïcisme populaire, il semble que :

  • Le stoïcisme « populaire » ne remplit pas la condition qui exige une structure tripartite ou celle qui demande une structure holistique.
  • Le stoïcisme « populaire » remplit la condition nécessaire ou suffisante qui indique qu’il faut traiter de thématiques discutées par les stoïcismes de l’Antiquité. En effet, il remplit cette condition, car les différentes sphères abordent des thématiques présentes dans les stoïcismes antiques.
  • Pour ce qui est d’être en accord avec les doctrines phares du stoïcisme, on peut difficilement dire que le stoïcisme « populaire » respecte cette condition, car les différentes sphères ont des opinions différentes sur le sujet. La sphère du « wellness » s’aligne sur les quatre vertus stoïciennes, mais la sphère militaire ne les respecte pas forcément dans tous leurs aspects. Parallèlement, l’accent mis sur l’importance du regard objectif sur le monde revêt une grande importance dans le monde militaire, mais moins dans la sphère financière.
  • La dernière condition, celle qui estime qu’il faille au moins l’intention de faire usage de la philosophie stoïcienne antique comme base de réflexion, de manière consciente ou inconsciente, est respectée puisque les récupérations par le stoïcisme « populaire » sont pour la plupart conscientes et ont l’objectif de se rattacher au matériel source.

Le stoïcisme « populaire » a donc ajouté un nouveau candidat comme condition nécessaire et suffisante potentielle. Comme à notre habitude, nous devons rappeler que nous ne trancherons pas sur ce que nous pensons être les conditions nécessaires et suffisantes, pertinentes pour être considéré du stoïcisme jusqu’à la fin de la série. Néanmoins, il convient de mettre fin à cette attente et d’indiquer que nous entreprendrons cette tâche dans le prochain article. Ainsi, avec toutes les réadaptations contemporaines que nous avons vues et toutes les conditions potentielles qui sont apparues, nous discuterons la prochaine fois de la possibilité de qualifier les versions envisagées jusqu’à présent de stoïcismes et nous établirons ce que nous pensons être les conditions à remplir pour qu’on puisse parler de stoïcisme.


Références

Besson, Robin, « Appliquer les principes stoïciens pour une pratique sportive plus saine », Stoa Gallica (site en ligne), < https://stoagallica.fr/appliquer-les-principes-stoiciens-pour-une-pratique-sportive-plus-saine/>, (réf. 15.05.2025).
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Goarzin, Maël, « Sport et philosophie antique : Platon, Aristote et les stoïciens étaient-ils de grands sportifs ? », Hypothèses (site en ligne), < https://biospraktikos.hypotheses.org/2822>, (réf. 16.05.2025).
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«Why Stoics are better investors », Daner Wealth Management (site en ligne), <https://www.danerwealth.com/blog/why-stoics-are-better-investors#:~:text=Stoicism%20teaches%20that%20good%20investing,in%20pursuing%20financial%20well%2Dbeing.>, (réf. 30.04.2025).


[1] C’est-à-dire avec une partie dédiée à la Physique, une à la Logique et une à l’Éthique, tout en faisant en sorte que ces trois sections se justifient entre-elles.

[2] Pour plus sur le sujet : Haese, Pierre, « James B. Stockdale et l’expérience d’Épictète au sein d’un « laboratoire du comportement humain »», Stoa Gallica (site en ligne), < https://stoagallica.fr/james-b-stockdale-et-lexperience-depictete-au-sein-dun-laboratoire-du-comportement-humain/>, (réf. 09.05.2025).

[3] « Why Stoics are better investors », Daner Wealth Management (site en ligne), https://www.danerwealth.com/blog/why-stoics-are-better-investors#:~:text=Stoicism%20teaches%20that%20good%20investing,in%20pursuing%20financial%20well%2Dbeing., (réf 30.04.2025), traduit par moi-même.

[4] Idem.

[5] Pour plus sur le sujet : Whiting, Kai, « Le stoïcisme de la Silicon Valley » traduit par M.Rayot et M.Goarzin, Stoa Gallica (site en ligne), < https://stoagallica.fr/le-stoicisme-de-la-silicon-valley/>, (réf.15.05.25).

[6] Cette tentative appartient à la sphère de la finance et de l’économie, car l’emphase mise sur la productivité dans le monde du travail est principalement due à la volonté de maximiser les gains financiers.

[7] Pour plus sur le rapport entre corps-pratique sportive et stoïcisme voir : Goarzin, Maël, « Sport et philosophie antique : Platon, Aristote et les stoïciens étaient-ils de grands sportifs ? », Hypothèses (site en ligne), < https://biospraktikos.hypotheses.org/2822>, (réf. 16.05.2025).

[8] « How to live a stoic fitness lifestyle », Gravity fitness (site en ligne), <https://gravity.fitness/blogs/lifestyle/how-to-live-a-stoic-fitness-lifestyle>, (réf. 16.05.2024).

[9] « “Show Me Your Shoulders” – The Stoic Workout by Kevin Vost », Modern Stoicism (site en ligne), <https://modernstoicism.com/show-me-your-shoulders-the-stoic-workout/>, réf. 16.05.2024).

[10] Besson, Robin, « Appliquer les principes stoïciens pour une pratique sportive plus saine », Stoa Gallica (site en ligne), < https://stoagallica.fr/appliquer-les-principes-stoiciens-pour-une-pratique-sportive-plus-saine/>, (réf. 15.05.2025).

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