La première fois que j’ai rencontré la philosophie stoïcienne, j’avais 20 ans. J’avais lu avec enthousiasme les romans initiatiques de Paolo Coelho et philosophiques de Jostein Gaarder. Cependant, la lecture du Manuel d’Epictète me laissa un goût amer. J’adhérais au fond mais pas à la forme. Ce fut comme prendre une douche froide avec un gant de crin : la peau devient douce mais ce n’est pas agréable. Je laissais donc de côté cette philosophie et me plongeais dans mes études remplies de nombres et d’équations. Ce n’est qu’une quinzaine d’années plus tard que je recroisais le Stoïcisme, via Marc Aurèle cette fois.

Avec la lecture des Pensées ainsi que de plusieurs traités de Sénèque, je compris le potentiel de cette philosophie pratique, cet art de vivre. Je suis une personne anxieuse, avec beaucoup de peurs : des maladies, de la mort, de l’abandon ou bien seulement des changements de dernière minute. Mes excès de colère, bien que rares, me font peur également. J’ai besoin d’aide pour apprendre à gérer ces émotions et mieux vivre avec. Le Stoïcisme semble répondre à mes besoins. Commence alors une découverte progressive de la théorie et une lente mise en pratique.

En plus de la lecture des textes de Sénèque, Epictète et Marc Aurèle, mes recherches me mènent tout d’abord du côté anglophone, auprès de Modern Stoicism et en particulier de Donald Roberston de qui je suis plusieurs cours en ligne. Je découvre le regard d’en haut, la préméditation des maux et des méditations pour apprendre à accepter la douleur physique. Mais la mise en pratique des exercices au quotidien est lente et difficile. En effet, les premiers mois, je pensais à la philosophie le matin et le soir lors des exercices demandés mais j’oubliais tout le reste de la journée. Puis, petit en petit, à force de méditations, de préparation et d’écriture, la philosophie gagna de la place dans mes pensées pour maintenant être toujours présente, comme un fond d’écran d’ordinateur. Cela ne veut pas dire que je réagis avec vertu à chaque situation mais elle est là, près de moi, prête à me tendre la main comme une amie bienveillante.

Aujourd’hui membre de l’association Stoa Gallica, je tiens à partager mes expériences. En particulier en participant à la traduction d’évènements anglophones comme la Stoic Week ou encore les « 28 days of Joyful Death Writing » organisés par Kathryn Koromilas. Bien que l’étude et la pratique de la philosophie soit personnelle à chacun, nous pouvons la partager avec bienveillance, sans jugement. De ces échanges nous ne pouvons sortir que grandis.

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