Avis sur le livre : The Little Book of Stoicism est un livre très clair et simple pour aborder le stoïcisme au quotidien. Il est constitué de deux parties: la première pose la question de savoir ce qu’est le stoïcisme, et la seconde propose 55 pratiques stoïciennes. Le temps de lecture est d’environ 2 heures. La lecture en est agréable et juste. Nous sortons avec des exercices pratiques à faire quotidiennement et une vue d’ensemble sur cette philosophie antique. L’ouvrage n’utilise aucun jargon et peut très bien servir d’introduction au stoïcisme pour un débutant ou quelqu’un maitrisant mal la philosophie. Il est également utile pour qui veut pratiquer le stoïcisme, puisqu’il propose des exercices pratiques tout à fait abordables. Vous trouverez ci-dessous un bref résumé de l’ouvrage.
Introduction
Le stoïcisme est fondé sur le développement des vertus qu’on appelle l’éthique. Il permet de développer des valeurs telles que le courage, la patience, l’autodiscipline (ou la tempérance), la sérénité, la persévérance, le pardon, la bonté et l’humilité. Il s’agit de réussir sa vie qu’on soit riche ou pauvre, malade ou en bonne santé. Tout le monde peut y accéder. La belle vie peut être atteinte grâce à notre caractère, nos choix et nos actions, en laissant de côté le monde incontrôlable qui nous entoure.
Première partie : qu’est-ce que le stoïcisme ?
La promesse de la philosophie stoïcienne
« Aucun arbre ne devient profond et robuste à moins que des vents forts ne soufflent dessus. Ce sont ces secousses et cette traction qui font que l’arbre resserre son emprise et plante ses racines plus en profondeur ; les arbres fragiles sont ceux qui poussent à une vallée ensoleillée. »
Tout comme l’arbre qui doit se renforcer, nous devons devenir plus fort, afin de faire face solidement à l’adversité. La philosophie stoïcienne nous permet de faire face à toutes les tempêtes de la vie.
Il s’agit de devenir un guerrier-philosophe. Epictète, maitre stoïcien, a comparé la philosophie aux artisans : comme le bois pour le charpentier et le bronze pour le sculpteur, notre propre vie est le matériau approprié pour l’art de vivre. Il s’agit d’apprendre à bien vivre et à mourir. Sénèque, quant à lui, explique que « le philosophe est celui qui connait la chose fondamentale : comment vivre. »
Devenir la meilleure version de nous-même, à savoir se connecter à son daïmon intérieur, considéré aussi comme une étincelle divine. L’eudaïmonia, c’est vivre une vie heureuse et harmonieuse en mettant nos actions du moment en harmonie avec notre moi intérieur. Il faut savoir maitriser nos émotions fortes, surtout quand nous les laissons dicter notre comportement. Elles sont à l’origine des souffrances humaines. Pour vivre une vie heureuse (bonheur = eudaïmonia), il faut savoir s’y préparer pour faire face à ce que la vie nous réserve. Ce dépassement des passions négatives peut être appelé « thérapie stoïcienne des passions ». C’est la raison pour laquelle Epictète dit : « L’école du philosophe est une clinique médicale. »
« Le stoïcisme n’a rien à voir avec le fait de supprimer ou de cacher nos émotions ou d’être sans émotions. Il s’agit plutôt de reconnaître nos émotions, de réfléchir à leurs causes et d’apprendre à les réorienter pour notre propre bien. En d’autres termes, il s’agit plutôt de se libérer de ses émotions négatives, de les apprivoiser plutôt que de s’en débarrasser. »
Le stoïcisme nous aidera à être moins accablé par nos émotions négatives, et en même temps, à éprouver des émotions plus positives comme la joie ou la tranquillité. La tranquillité, appelée par Sénèque l’euthymie, c’est le sentiment que nous éprouvons lorsque nous avons totalement confiance en nous-même. Cela consiste à faire de son mieux et à vivre en accord avec nos valeurs.
Une brève leçon d’histoire
Zénon de Cition fait naufrage et perd toute sa teinture de couleur. Après l’accident, Zénon va à Athènes et s’assoit dans une librairie. Il lit un texte sur Socrate et demande de voir des hommes qui lui ressemble. C’est suite à cet épisode que le stoïcisme naitra, grâce à Zénon de Cition. Les stoïciens se réunissaient sous un porche, où tout le monde pouvait écouter. On parle de « philosophie de la rue ». Question qu’ils se posent : comment vivre une belle vie ?
Quelques stoïciens célèbres : Sénèque, Musonius Rufus, Epictète (« N’expliquez pas votre philosophie. Incarnez-la »), Marc-Aurèle.
Le triangle du bonheur stoïcien
Le daïmon intérieur, notre moi idéal a été planté en nous comme une graine divine. Comme dirait Musonius Rufus, nous sommes tous « nés avec un penchant pour la vertu ». Il existe 4 vertus cardinales : la sagesse, le courage, la justice et l’autodiscipline (ou la tempérance). Vivre selon ces qualités donne un caractère fort.
Les émotions négatives se mettent en travers de la route
La prise de conscience permet de prendre une bonne décision ou de retarder l’envahissement des émotions telles que la peur qui peuvent prendre le dessus sur le courage. Il s’agit de prendre une décision rationnelle et non en lien avec nos émotions négatives.
Deuxième partie : 55 pratiques stoïciennes
Avant de détailler la liste des 55 pratiques stoïciennes, Jonas Salzgeber nous donne quelques indications concernant la manière de pratiquer le stoïcisme et la manière de se préparer à la mise en oeuvre de ces pratiques.
Comment pratiquer le stoïcisme ?
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Être attentif
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Pratiquer l’autodiscipline
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Ne pas se considérer comme un philosophe, mais agir en philosophe
Préparation aux pratiques
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Pratiques de visualisation
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Pratiques d’écriture
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Pratiques de tenue d’un journal
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Pratiques en plein air
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Interventions sur le mode de vie
55 pratiques stoïciennes :
Sans vouloir résumer l’ensemble des 55 pratiques développées par Jonas Salzgeber dans la deuxième partie de l’ouvrage, je me contenterai de les lister et d’en expliquer brièvement le sens lorsque l’intitulé de l’exercice n’est pas clair ou lorsque l’exercice me semble particulièrement intéressant.
- Accepter et aimer quoi qu’il arrive
- Entreprendre des actions avec une clause de réserve.
Accepter que le résultat est hors de notre contrôle. - Ce qui fait obstacle devient la voie
- Rappelez-vous de l’impermanence des choses
- Contemplez votre propre mort
- Considérer tout comme emprunter à la nature
- Visualisation négative : prévoyez les mauvaises choses
- Malaise volontaire : se mettre dans des situations délicates pour s’entrainer
Pauvreté volontaire
Faire comme Caton le Jeune qui se baladait dans Rome avec des vêtements peu communs, si bien que les gens se moquaient de lui.
Renoncer au plaisir (ex : manger un biscuit, ne pas regarder le match de notre équipe de foot préférée…). Apprendre à savoir résister. - Se préparer pour la journée : routine matinale
Exemple : de quoi ai-je besoin pour atteindre la tranquillité ? - Passez en revue votre journée : la routine stoïcienne du soir
« Sénèque compare cet autoexamen à la plaidoirie qu’il fait chaque soir dans son propre tribunal. Il juge ses actions et essaie de faire en sorte de ne pas se commettre à nouveau les mêmes erreurs. »
- Gardez un modèle à l’esprit : contempler le sage stoïcien
- Aphorismes stoïciens : se rappeler les principes fondamentaux du stoïcisme dans de courtes formules.
« Ces déclarations laconiques étaient utilisées comme des rappels et des aides dans la vie quotidienne pour guider le comportement en cas de doute. Elles peuvent être considérées comme des armes de l’esprit pour combattre les pensées et les jugements dérangeants. » - Jouez bien vos rôles
- Eliminez les éléments non essentiels
- Oubliez la gloire
- Comme un minimaliste : vivez simple
« La vraie richesse consiste à souhaiter moins. »
- Savoir bien gérer notre temps : éviter les choses inutiles
- Gagnez en ce qui compte
Il ne faut pas confondre le fait de s’améliorer avec le fait d’apprendre à vivre et à être une bonne personne. Nos connaissances techniques ne nous permettent pas d’être une bonne personne. - Devenez un éternel étudiant
Soyez un chercheur de sagesse ! - Passons-nous notre temps à faire ce qui nous semble juste ?
Ne pas gaspiller son temps. - Faites ce qui doit être fait.
Comment se comporter quand la vie devient difficile ? - Votre jugement vous nuit
Un esprit troublé n’a que des opinions. Ne pas juger l’événement comme étant bon ou mauvais et vous ne serez pas blessé. - Comment faire face au chagrin ?
- Choisissez le courage et le calme plutôt que la colère
- Combattez la peur avec préparation et raison
- Blâmez vos attentes
Eviter d’être déçu car la vie ne répond pas à vos attentes.
« Lorsque vous êtes frustré, ne blâmez pas les autres personnes ou les événements extérieurs mais vous-même et vos attentes irréalistes. » - Douleur et provocation : de grandes opportunités pour la vertu
Il ne faut pas s’apitoyer sur soi-même. Une telle réaction complaisante ne fera qu’accroitre notre souffrance. La douleur est une façon de tester et d’améliorer notre vertu. - Le jeu de l’équanimité
Revenir à l’équilibre quand un événement nous déstabilise. Les défis de la vie nous rendent plus forts. Nous essayons d’être des guerriers de la vie. - L’esprit anti-marionnette
Eviter de laisser les autres tirer sur les ficelles de notre vie. Prenons-la en main. La vie nous appartient et nous en sommes les maitres. - La vie est censée être un défi
- Qu’est-ce qui est si gênant ici et maintenant ?
Le moment présent est tout ce que l’on possède. - Comptez vos bénédictions
Ne pas désirer ce que l’on n’a pas, mais apprécier ce que l’on a. Savoir être gratifiant envers la vie. - Vous êtes comme les autres
Il nous arrive des événements malheureux comme aux autres. - Prenez la vue à vol d’oiseau
Savoir prendre les choses avec du recul, en prenant de la hauteur. - C’est toujours la même chose.
Rien de nouveau. Ce qui nous arrive est arrivé à d’autres. - Observez objectivement.
- Evitez la précipitation.
- Faites le bien, soyez bon.
- Nous sommes tous membres d’un même corps
Se soutenir les uns les autres. - Personne ne se trompe de but.
- Trouvez vos propres fautes.
- Pardonnez et aimez ceux qui trébuchent.
- La pitié plutôt que le blâme.
- La bonté fait la force.
- Comment gérer les insultes ?
« Les stoïciens disent avec humour plutôt qu’avec une contre-insulte. Faites une blague, riez. » - Les éraflures se produisent en entrainement
Les guerriers s’entrainent et savent gérer les coups. - N’abandonnez pas les autres ni vous-même.
Savoir changer nos mauvaises habitudes, sans couper toutes les relations avec ceux qui nous entourent. - Restez calme, même dans la tempête.
- Mettez-vous à la place des autres.
Développez votre empathie, pour éviter les jugements négatifs. - Bien choisir sa compagnie
Savoir s’entourer. - Ne jugez pas, mais jugez vous-même.
Evitez les préjugés sur les autres. Nos défauts sont sous notre contrôle, mais pas ceux des autres. - Il ne suffit pas de ne pas faire le mal, il faut faire le bien
Savoir être juste et courageux dans nos actes. - Ne pas faire de commérages.
- Ecoutez avec l’intention de comprendre.
- Prêchez par l’exemple.
Soyez un exemple. Les gens suivent l’action plutôt que les instructions.
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