Le dictionnaire platonicien: les vertus cardinales

Cet article est une traduction de l’anglais par Elen Buzaré d’un extrait du blog de Donald Robertson « The Platonic Dictionnary : Cardinal Virtues ». Il s’agit d’une description des vertus cardinales selon le compte-rendu du dictionnaire platonicien de termes philosophiques appelé Définitions, qui a probablement été écrit par un des disciples de Platon à l’Académie (Platon, Œuvres complètes, sous la direction de Luc Brisson, Paris, Flammarion, 2011). Les stoïciens reprendront plus tard les quatre vertus cardinales déjà présentes chez Platon, c’est pourquoi ces vertus cardinales sont représentées, sur le logo de l’Association Stoa Gallica, par les quatre pétales de la fleur de vertu s’enroulant autour de la colonne.


Le dictionnaire platonicien: les vertus cardinales

par Donald Robertson

La définition de ces vertus vient du dictionnaire platonicien de termes philosophiques appelé Définitions, qui a probablement été écrit par un des disciples de Platon à l’Académie.

aretê (la vertu)

La disposition la meilleure ; l’état du vivant mortel, digne en soi de recevoir des louanges ; disposition qui permet à l’être qui la possède d’être qualifié de « bon » ; observance des lois qui assurent la justice ; disposition qui permet à l’être qui en est pourvu d’être qualifié de « sage accompli » ; état qui produit le bonheur.

phronêsis (la prudence)

Capacité qui de soi-même produit le bonheur de l’homme ; science des biens et des maux ; disposition qui nous rend aptes à distinguer entre ce qu’il faut faire et ce qu’il faut éviter.

dikaiosunê (la justice)

Accord de l’âme avec elle-même, et bon ordre entre chacune des parties de l’âme et dans leur rapport mutuel ; état qui porte à accorder à chacun selon leur mérite ; état qui porte à préférer ce qui est juste dans chaque cas ; état qui porte l’homme qui le possède à préférer ce qui lui paraît juste ; état qui amène à obéir aux lois au cours de sa vie ; égalité sociale ; état qui dispose à obéir aux lois.

sôphrosunê (la tempérance)

Modération de l’âme envers les désirs et les plaisirs conformes à la nature ; harmonie et discipline de l’âme en ce qui concerne les plaisirs et les peines conformes à la nature ; accord de l’âme pour commander et obéir; indépendance d’action conforme à la nature ; le bon ordonnancement de l’âme sous l’égide de la raison ; habitude de l’âme à distinguer entre ce qui est convenable et ce qui est déplacé ; état qui amène celui qui le possède à être attentif et prudent à l’égard de ce qu’il faut faire.

andreia (le courage)

Etat d’une âme qui ne se laisse pas ébranler par la crainte ; hardiesse au combat ; science des choses relatives à la guerre ; fermeté de l’âme face à ce qui est effrayant et terrible ; audace au service de la tempérance ; intrépidité dans l’attente de la mort ; état d’une âme qui garde sa capacité de juger correctement dans les périls ; force qui fait contrepoids au péril ; force de persévérer dans la vertu ; calme de l’âme en présence de ce qui, suivant la droite raison, paraît devoir déclencher la terreur ou confiance ; capacité de ne pas se laisser aller à la lâcheté sous l’effet de la terreur que fait naître l’épreuve de la guerre ; état de fidélité constante à la loi.

Termes associés :

eudaimonia (le bonheur/le bien-être)

Un bien constitué de tous les biens ; capacité de se suffire à soi-même pour bien vivre ; perfection dans la vertu ; le fait pour un vivant de se suffire à soi-même dans la conduite de son existence.


Crédits: Virtute, par StadtKatze, Licence CC BY-NC-SA.

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