Bénévole engagé dans quelques projets de Stoa Gallica, parmi lesquels les réseaux sociaux, j’ai suivi des études en physique ainsi qu’en musique. Compositeur sous le nom de plume de Silvain d’Ahun, j’ai toujours un goût prononcé pour l’Antiquité et les lettres classiques. Paradoxalement, ce n’est que très récemment que la philosophie m’a intéressé, par souci de cohérence esthétique, rationnelle, et morale.

Rencontre avec le stoïcisme

À cause de ma double formation, je me retrouvais avec un dilemme existentiel. Là où mon âme d’artiste cherchait à donner un sens au monde à travers un rapport esthétique à celui-ci, mon âme de scientifique niait la rationalité d’une telle approche. J’ai donc vaguement exploré divers systèmes philosophiques dans l’espoir que l’un d’entre eux puisse me procurer quelque cohérence. Après avoir tâté de l’absurde camusien, lequel m’aidait à comprendre mais pas à agir, j’ai été tenté un temps par la taoïsme et le zen. J’ai fini par y renoncer par honnêteté intellectuelle, la culture de ces philosophies n’étant pas la mienne et les risques de contresens étant bien trop élevés pour un non-spécialiste comme moi. Le début de la pandémie a rendu essentielle cette cohérence. En effet, alors que j’y voyais la possibilité pour l’humanité de se dépasser autour d’un drame commun, j’ai plutôt observé une nouvelle fois l’échec de la raison et du beau geste. Comment pouvais-je continuer à vivre en société sans sombrer dans le cynisme le plus amer? Peut-être sont-ce les Mémoires d’Hadrien de Yourcenar et mon goût pour les lettres classiques qui me tournèrent vers les Pensées pour moi-même Marc-Aurèle. Je ne saurais dire… Mais toujours est-il que j’y trouvais en filigrane un système qui me semblait cadrer mes différentes visions du monde en un tout cohérent. Ce fut le point de départ de beaucoup d’autres lectures, certaines ardues par leur technicité, d’autres réconfortantes par leur humanité. Stoa Gallica s’est ensuite présentée à moi, et c’est avec un grand plaisir que j’ai pu joindre cette communauté qui partage mes questions et intérêts philosophiques.

Burney MS 80, f°14v., British Library

Impact du stoïcisme

Le stoïcisme m’a offert un système cohérent au sein duquel mes visions du monde, que je pensais antagonistes, s’agencent parfaitement entre elles. Redéfinir le Beau comme une propriété émergente du ici et maintenant, ôter au monde mon vernis de préjugés et d’opinions, et inscrire mon cheminement moral vers la Vertu dans un cadre cosmopolite ont été les étapes intellectuelles nécessaires à l’assimilation personnelle de ce système de pensée. J’ai également découvert, non sans satisfaction, que mon inclination naturelle pour le minimalisme et l’austérité cadrait parfaitement avec les exercices spirituels du stoïcisme. Je suis encore incapable de prendre des douches glacées, et je cède encore souvent à la tentation du carré de chocolat noir devant le film du soir. Néanmoins, je suis un petit peu plus sage qu’hier et, je l’espère, un petit peu moins que demain.

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