Ce texte est une traduction en français, par Michel Rayot et Maël Goarzin, de l’article de Massimo Pigliucci, “My Stoic routine“, paru au mois de mars 2019 dans le magazine The Stoic, dirigé par Chuck Chakrapani. Nous remercions l’auteur de cet article et l’éditeur de The Stoic de nous avoir donné l’autorisation de traduire ce texte et de le publier ici.

Massimo Pigliucci est professeur de philosophie au City College de New York. Il s’agit de la version condensée d’un article qui est apparu pour la première fois sur son blog. Massimo est l’auteur de How to be a Stoic.


Ma routine stoïcienne

par Massimo Pigliucci

Quelle est la pratique quotidienne d’un simple stoïcien ? Plutôt que d’écrire un article théorique sur le sujet, j’ai pensé qu’il pourrait être utile d’examiner de plus près un exemple de pratique stoïcienne, la mienne.

Méditer le matin

Je choisis un passage de l’un des grands Stoïciens de l’Antiquité, je le lis à plusieurs reprises et réfléchis au sujet dont il traite.

Prêter attention à ce que l’on fait tout au long de la journée

Le mot utilisé par les stoïciens pour désigner l’attention est « prosochē », ou prêter attention. C’est, d’une certaine façon, essayer de vivre ici et maintenant, sans regrets pour le passé et sans craintes pour l’avenir. Cela signifie également garder à l’esprit que presque tout ce que nous faisons a une dimension éthique, aussi bien faire ses courses à l’épicerie, que la façon dont nous traitons notre famille, nos amis, nos collègues. (Pour agir, il est utile de se choisir un ou plusieurs modèles : Socrate, Caton, Nelson Mandela ou Malala Yousafzai, et, en cas de doute, de se demander ce qu’ils feraient à notre place.)

Assumer les différents rôles que nous jouons

La meilleure façon de mettre en pratique l’éthique stoïcienne consiste peut-être à suivre l’enseignement d’Epictète : jouer du mieux possible les rôles que nous jouons dans la vie (père, compagnon, ami, enseignant, collègue, etc.) afin d’en être le meilleur acteur possible.

Tenir un journal le soir

Chaque soir, je me retire dans un coin tranquille de mon appartement et je prends quelques minutes pour passer en revue la journée qui vient de se terminer, en suivant le conseil de Sénèque : « Mobilisons notre esprit pour un examen quotidien.  Quelle mauvaise habitude avons-nous évitée aujourd’hui ? Quel vice avons-nous corrigé ? En quoi sommes-nous meilleurs ? » (De la colère, III, 36)

Pratiquer la praemeditatio malorum et la vue d’en haut (occasionnellement)

Ce sont deux exercices stoïciens classiques : la « praemeditatio malorum », c’est-à-dire la contemplation des adversités possibles à venir ; et la vue d’en haut, une méditation qui nous aide à replacer nos difficultés dans une perspective plus large, celle de l’humanité dans son ensemble, avec son histoire douloureuse, ou même celle du cosmos, c’est-à-dire dans l’immensité du temps et de l’espace.

Étudier activement le stoïcisme

Pour ce qui est des lectures, je reviens toujours aux anciens. Je lis aussi des auteurs contemporains comme Larry Becker, Margaret Graver, Bill Irvine, Anthony Long, Don Robertson, John Sellars et bien d’autres.

Jeûner une fois par semaine

Musonius Rufus dit que « maîtriser son appétit pour la nourriture et les boissons est le commencement et la base de la maîtrise de soi » (Entretiens 18A.1). C’est ce que j’essaie de faire une fois par semaine, je jeûne la journée et je ne bois pas d’alcool. Comme effet secondaire, cela fait du bien à la fois psychologiquement (la maîtrise de soi nous renforce), et physiquement (je suis en pleine forme).

Pratiquer l’inconfort volontaire

Pour moi, cela consiste, par exemple, à finir ma douche à l’eau froide, ou, en hiver, à sortir au froid habillé plus légèrement que d’habitude. C’est à la fois un rappel de tout ce dont nous avons et que nous pourrions tenir pour acquis, et un entraînement au cas où nous aurions vraiment à souffrir de la faim ou de la misère : on ne sait jamais ce que la fortune nous réserve.

S’entraîner à l’endurance physique

Quand j’étais jeune, j’appréciais les arts martiaux comme le judo, le kung-fu et le karaté. Je me suis donc inscrit à une salle de sport de mon quartier pour pratiquer le kickboxing. Je trouve que cela demande de l’endurance et permet de développer la patience et la capacité de concentration.

Cette liste peut paraître longue, mais la plupart de ces activités prennent en fait très peu de temps, ou n’ont pas besoin d’être réalisées chaque jour.


Crédits: Photo de Daria Nepriakhina 🇺🇦 sur Unsplash.

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